« Le MMA comme Outil de médiation sociale… »

Dès son affiliation à la FILA (ancienne appellation de la United World Wrestling)  en 2008, l’autorité sportive internationale suggère à la fédération de lutte locale d’intégrer le MMA dans ses disciplines.

Depuis 2008, Hiro LEMAIRE a entrepris toutes les démarches visant la reconnaissance du MMA en Polynésie française, connaissant l’intérêt des jeunes polynésiens à la pratique de cet art. Mais bien souvent, ces jeunes pratiquent le MMA, sans se soucier des questions de sécurité.

En effet, la lecture de faits de violences observés dans les rues et largement diffusés sur les réseaux sociaux, fait apparaître des constats forts dans le décalage entre l’offre et la demande et une absence totale de cadre réglementaire et conforme, permettant de pratiquer les arts martiaux mixtes de manière sécurisée.  

Avec l’arrivée du MMA sur le territoire national, les salles de sports de combats enregistrent une défection importante de leurs effectifs et peinent à trouver de nouveaux licenciés. Ce qui les contraints à intégrer cette discipline dans les prestations proposées, au risque de fermer leurs structures. Pour anticiper sur ce risque de défection risquant de porter un grave préjudice sur son fonctionnement, la Fédération de Lutte et des disciplines associées, propose du MMA éducatif, pour aligner l’offre à la demande.

En Polynésie Française, les jeunes pratiquent le MMA dans quelques clubs qui proposent cette discipline et à défaut, ils organisent des combats de manière clandestine, avec les risques et dérapages que l’on connait. Car dans la rue : « La règle, c’est qu’il n’y a pas de règle… ».

Ndlr : Quel est votre sentiment sur ces jeunes qui se battent dans les rues ?

« … La demande exprimée par les jeunes est très forte… à partir de ce constat, deux options s’offrent à nous :

« Soit, nous laissons les combats s’organiser de manière clandestine, avec les dérapages que l’on connait… soit on s’arme de courage, et nous prenons les choses en mains, tous ensemble…

Nous ne pourrons pas toujours rester les bras croisés comme des poissons rouges dans nos forteresses, en sachant que dehors, il y a une espèce mutante, qui avance à vitesse grand « V ».

Nous sommes tous concernés. Le MMA, c’est d’abord un vrai sujet de société … »

C’est pourquoi, nous avons décidé avec les membres du Conseil Fédéral, de tout mettre en oeuvre pour obtenir la reconnaissance du MMA en Polynésie. Ce sera la première pierre pour pouvoir apporter des réponses concrètes à ce fléau qui sévit dans la rue et porte atteinte à la sécurité de nos jeunes.

Ensuite, nous ferons en sorte de sensibiliser les jeunes à la pratique du sport de contact dans des conditions de sécurité pour tous, en mettant en place des actions concrètes avec l’ensemble des partenaires désireux de se positionner sur cette problématique…. » 

Ndlr : Qu’avez-vous prévu concrètement pour obtenir la DSP du MMA ?

« Très honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse faire les choses de notre côté tout seul ! Il nous vaut obtenir l’adhésion du ministère de tutelle. Nous souhaitons véritablement nous inscrire dans une démarche commune.

Notre travail c’est de déblayer le terrain pour dégager toutes les opportunités qui  s’y rapportent, mais les contraintes aussi. Personnellement, je compte aussi m’appuyer sur les expériences de mes homologues français ou à l’international, et suivre ce qui se fait de leur côté.

Nous suivons avec beaucoup d’intérêt ce qui se passe au delà de nos récifs ! Nous avons vu que le Ministère national a lancé un Appel à manifeste d’intérêt pour permettre aux fédérations de candidater afin d’accueillir chez elles, la pratique du MMA.

Personnellement, j’ai demandé cette délégation de service public dès 2008, comme me l’avait suggéré la FILA (anciennement United World Wrestling). On est en 2019, je veux croire que ma demande est toujours d’actualité, quelque part dans les dossiers du ministère, qui a changé plusieurs fois de ministre depuis.

Je vais mettre en oeuvre les conditions pour rencontrer la Ministre afin de discuter de ce dossier avec elle. Je suis prêt à collaborer et à remettre les compteurs à zéro. Pourquoi pas, repartir sur le même pied d’équité avec d’autres fédérations intéressées ?  Et faire ce que la Mme Maracineanu propose : c’est à dire un appel à candidature ! Pourquoi pas !?

Hiro LEMAIRE ~Mai 2019